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Coopération Angers - Bamako

Délibérations :

Coopération Angers - Bamako
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Intervention :


Monsieur le Maire, Mr L’adjoint, chers collègues,


En janvier dernier, je vous exprimais mes inquiétudes quant à la situation au Mali bien sûr et de semaines en semaines, on voit bien que la situation est toujours aussi complexe notamment dans les relations entre nos deux pays. Je regrette fondamentalement ce repli sur soi du Mali imposé par le gouvernement de transition.


Je disais aussi en janvier combien l’idée de la fermeture de la MPAB m’apparaissait comme un crève-cœur. Toutes celles et ceux qui connaissent la coopération entre Angers et Bamako, coopération qui fêtera l’année prochaine ses 50 ans, savent que l’existence même de la MPAB a contribué considérablement à ce que pendant de longues années, cette coopération durable soit citée en exemples dans les forums de coopération ou encore par le ministère des affaires étrangères.


Ce soir, on nous demande d’acter la fin de la Maison du Partenariat qui va être restituée à la mairie du District et qui va cesser de fonctionner comme telle. Oui c’est un crève-cœur et surtout cela génère des inquiétudes quant à l’ensemble de notre coopération, alors que nous savons l’importance des liens entre nos collectivités et leur impact sur le quotidien des populations.


Derrière la MPAB, je m’inquiète forcément du devenir des centres de lecture et d’animation pour les enfants des communes, je m’inquiète pour l’avenir des 6 CESCOM, ces centres de santé communautaires que la ville accompagnait, je m’inquiète pour toutes les associations angevines qui œuvraient au Mali…


Comme vous, je suis atterrée de l’évolution diplomatique entre nos deux pays, et je le redis, j’en veux, profondément, aux diplomaties au pluriel du Mali comme de la France pour cette escalade de défiance depuis quelques mois. Nous savons (et surtout nous espérons) que la situation au Mali évolue et qu’on puisse retrouver le plus vite possible des relations apaisées et constructives pour l’avenir permettant aux coopérations de reprendre là où elles en étaient.


Mais pour Angers, ce sera donc demain sans la maison du partenariat… Et donc, ce ne sera plus jamais pareil…


Comme vous, Benoit Pilet, je suis convaincue que les collectivités ont un rôle à jouer dans la reprise des discussions. Je peux comprendre vos inquiétudes et votre souhait d’appliquer des consignes émanant du gouvernement de transition. Mais je crains que cette décision ne soit trop hâtive et précipitée. Raison pour laquelle je voterai contre ce soir.


J’aurai préféré qu’on prenne notre temps, qu’on acte la nécessité évidente de réflechir à l’avenir de la Maison du Partenariat qui probablement devait évoluer pour s’adapter aux réalités d’aujourd’hui.


Pour terminer, je vous invite à nouveau à vous rendre sur le site internet de l’institut français du Mali probablement bien plus identifié gouvernement français que ne peut l’être la maison du partenariat : vous y découvrirez une riche programmation culturelle, avec des concerts, des expositions, des ateliers proposés tout l’été. Je rappelle que l’institut français est « l’établissement public chargé de l’action culturelle extérieure de la France, placé sous la tutelle du ministère de l’Europe et des affaires étrangères et du ministère de la culture.


Il accompagne la culture française à l’international. » Je repose donc ma question à laquelle je n’ai à ce jour jamais eu de réponse : si l’institut Français du Mali conserve ouvert son bâtiment et poursuit ainsi son activité, pourquoi en est-il différent pour la MPAB ? Comme eux, je souhaite que nous ne coupions pas les liens…


Et avant d’écrire que je souhaite pas que nous ne coupions pas les liens, je m’en suis aussi assurée auprès de nos partenaires maliens car ils me semblent fondamental qu’ils puissent nous exprimer leur position. Ainsi, il m’a été confirmé le souhait de la ville de Bamako de renouveler le bail en 2025 si Angers avait fait ce choix, car pour le District de Bamako, la MPAB est un symbole fort de notre coopération.


Alors, face à la décision d’Angers, ils acceptent la fin du bail mais pour eux, ils ne souhaitent pas que cela signifie un divorce avec Angers car la MPAB n’est qu’un élément des réalisations de ce partenariat qui reste source d’inspiration pour beaucoup de collectivités africaines et d’ailleurs.


Il m’a ainsi aussi été précisé que le décret du gouvernement malien ne mentionnait nullement la relation entre collectivités preuve en est qu’aujourd’hui encore l’Etat malien continue à délivrer des ordres de mission pour tous les maires et collaborateurs dans le cadre de leur participation aux rencontres des collectivités en France et ailleurs. A titre d’exemple les maliens participaient à la rencontre de l’AIMF en avril dernier à Paris, avec l’accord du gouvernement de transition.


Autre exemple, l’association interrégionale des régions francophones a élu la semaine dernière un malien pour être secrétaire général…

L’Etat malien à conscience que les collectivités françaises sont les plaques tournantes de ces associations.


En janvier, je vous proposais d’organiser rapidement des assises avec les élus angevins et maliens, avec les acteurs locaux et notamment les associations qui continuent d’y croire, des assises pour travailler sur l’avenir de la coopération entre Bamako et Angers, l’avenir de la maison du partenariat afin de construire de nouvelles formes de coopération.


Je réitère cette proposition : anticipons l’avenir, préparons la sortie de crise pour que la coopération Angers Bamako puisse perdurer ! Parce que, Monsieur le Maire, chers collègues, faire perdurer la coopération Angers Bamako, c’est bien ce que nous souhaitons tous, non ?


Retrouvez son intervention en vidéo ici

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