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  • Photo du rédacteurAimer Angers

Débat d’orientations budgétaires 2021 pour la ville d'Angers

Monsieur le Maire, monsieur le rapporteur

Permettez-moi, tout d’abord et comme je l’ai déjà fait en conseil d’agglomération, de remercier les services pour la qualité et la précision des documents qui nous ont été fournis afin d’aborder ce débat d’orientations budgétaires, dans un contexte contraint notamment par la cyberattaque qui continue nécessairement d’impacter le quotidien des services.

Contrairement à l’agglomération, nous avons eu l’occasion de débattre de ces orientations, et de poser nos questions à l’occasion de la commission des finances organisée la semaine passée. Je crois que ces temps d’échanges, entre nous, en amont des conseils sont très importants et doivent nous permettent d’appréhender dans de bonnes conditions ces débats d’orientations budgétaires qui sont des moments clés d’un mandat.

Tout comme je l’ai dit à l’agglo, il me semble qu’au-delà des crédits de formation qui sont proposés aux élus, avoir un temps de formation sur les aspects budgétaires du mandat, à destination de l’ensemble des élus qui le souhaitent serait une approche très positive et je réitère cette proposition qui pourrait, se faire en interne sans qu’il soit nécessaire de solliciter des organismes de formation externes.

J’en arrive maintenant au débat sur les orientations telles qu’elles nous sont proposées. Et je commencerai par un constat. Et vous ne serez pas surpris mais mes propos vous rappelleront ce que j’ai déjà dit à l’agglomération car la pédagogue que je suis sait l’importance de la répétition. Ce qui était vrai en 2019, voire même début 2020, ne l’est évidemment plus aujourd’hui.

Il y a un an nous étions tous le nez dans le guidon, à arpenter les rues d’Angers pour aller présenter notre projet pour la ville sans s’imaginer ce qui nous attendait, sans s’imaginer que les souhaits, les propositions que nous faisions seront confrontés à cette crise, sans précédent.

Or, à la lecture de ces orientations budgétaires, malgré quelques phrases notamment dans l’introduction nous invitant à la prudence du fait de la crise, je constate et je regrette que nous n’en tenions pas plus compte. Comment nous adaptons-nous à cette réalité qui s’impose à nous? Comment réagissons-nous? Je le redis et j’en suis convaincue : être prudent ne suffit pas. Et il faudrait d’ores et déjà revoir la nature des investissements, et revoir nos priorités. Revoir le calendrier de certains projets, se mettre aussi autour d’une table pour à la fois anticiper ce qui nous attend et proposer, rapidement, des actions concrètes pour répondre à la crise économique et sociale qui nous touche de plein fouet.

Je l’ai dit à l’agglo, ayons une vision différente, ajustée. Et dans ce cadre là, je m’interroge à nouveau sur le choix que nous avons fait, il y a quelques mois et avant le COVID, d’engager notre agglomération vers le territoire intelligent. Le calendrier d’investissement ne devrait-il pas être repensé dés maintenant ?

Repenser nos priorités, revoir le calendrier. Nous sommes tout à fait disposés à y travailler, à y réfléchir à vos côtés, pourquoi pas au sein d’un groupe thématique à réunir rapidement. Pour faire face à cette crise terrible qui touche nos territoires, développons un plan d’urgence quartier, un fonds territorial conséquent pour soutenir rapidement des actions de proximité, réalisons un effort conséquent en politique de la ville, proposons des emplois aidés notamment en direction des jeunes et bien sûr ayons une attention particulière aux publics les plus fragiles.

Or, dans le document qui nous est fourni, si vous faites une recherche via le logiciel, à aucun mot les mots jeune, jeunesse, solidarités n’apparaissent…

Les jeunesses, oui parlons en car ce doit être un des enjeux des mois à venir : de nombreuses statistiques montrent que les jeunes sont parmi les premiers victimes de la crise économique engendrée par la crise sanitaire… 2 chiffres seulement : baisse de 27% des embauches des moins de 26 ans sachant que 43% d’entre eux ont perdu leur emploi. C’est la Mission locale qui le dit.

Face à ces réalités, à ces besoins, comme nous l’avons fait pour le plan de lutte contre l’isolement déjà mis en place nous sommes prêts à mettre à disposition nos compétences, nos expertises en lien avec les partenaires, associatifs et institutionnels, pour construire rapidement un plan d’action beaucoup plus global.

Et sans vouloir être alarmiste, difficile de ne pas constater que la situation actuelle, dans certains quartiers de notre ville, s’aggrave considérablement. Que les sommes d’argent pourtant conséquentes investies dans les caméras de vidéosurveillance n’enlèvent rien au sentiment d’insécurité que subissent les habitants de certains secteurs de la ville, que des enseignants alertent sur les plaintes de très jeunes enfants qui ont du mal à dormir et à se sentir bien dans cet environnement nocturne.

Oui il faut remettre du service public dans les quartiers, travailler avec les associations de quartier, toutes les associations même celles qui parfois perturbent le politiquement correct. Il faut entendre ce qu’ils ont à nous dire, leurs propositions aussi. Il faut travailler avec l’état à une police de proximité pour recréer ce lien qui et nous le dénonçons tout comme vous, fait que les forces de sécurité sont trop souvent attaquées. Il faut accompagner les parents dont certains ont besoin d’aide. Il faut lutter contre le sentiment de discrimination que subissent certains habitants, issus des quartiers, plutôt que de les stigmatiser comme encore l’a fait une de vos adjointes dernièrement, avec un dérapage insupportable sur la couleur de peau qui serait un problème. A moins qu’elle ait voulu dire que la couleur de peau est un problème parce qu’il est vecteur de discrimination, parce qu’il est plus difficile de trouver un travail, de trouver un logement, de s’inserer socialement, quand on est un jeune issu de quartier.

Alors je voudrais saluer très positivement l’investissement mis en place dans le cadre de la rénovation urbaine par la ville, l’agglo et par l’agence de rénovation urbaine. Mais attention, une rénovation urbaine ne peut réussir que si en parallèle on a une attention très forte sur le développement et l’accompagnement social.

Et une fois la rénovation urbaine terminée, il faut continuer d’intervenir régulièrement : à la Roseraie, les pas de porte sont vides, les espaces publics mal entretenus, le centre commercial Jean XXIII délabré. Les anciens doivent faire des kilomètres pour accéder à un distributeur de billets. C’est ça la réalité. Et agir dans les quartiers, par l’urbain, par le social, par l’éducatif, par la prévention, par le sport, la culture, cela doit être au cœur de nos priorités.

J’en reviens au document qui nous est présenté ce soir. Je salue le niveau d’investissement : suis d’acord avec vous sur l’importance de maintenir, en cette période de crise, un niveau élevé d’investissements car c’est aussi l’assurance de soutenir les entreprises du BTP par exemple et donc de contribuer au maintien de l’emploi.

Cependant, j’attire notre vigilence à tous, nous avons bénéficié les dernières années d’une situation particulière plutôt confortable avec d’une part des taux bancaires bas, mais surtout, comme le montre très clairement le graphique de la page 5, avec le fait que la ville a vendu de nombreux biens : mais demain, ces cessions seront largement en baisse et une fois que les bijoux de famille sont vendus, il faut trouver d’autres solutions.

Alors, bien sûr il y a la dette. En effet, en commission finances, JM Verchère évoquait la dette « héritée de nos prédécesseurs ». Et il a raison car dans le mandat précédent, la dette a plus que doublé ! Et cette évolution de la dette dans le mandat 2014-2020, surtout dans le contexte de vente de biens dont je parlais juste avant, va nécessairement nous contraindre pour la suite.


Vous vous engagez dans ce DOB sur une baisse de la dette, et je suis effectivement convaincue que nous devons être vigilants d’autant que la crise ne nous donne guère de visibilité sur les années futures, tant en interne que dans les capacités de l’état à accompagner les territoires.


Retrouvez la vidéo juste ici


-Silvia CAMARA-TOMBINI-

Conseil municipal février 2021

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