Élu.e.s de l’opposition du conseil municipal d’Angers, nous prenons position contre la réforme des retraites visant à repousser l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Ce projet, s’il devait s’appliquer, toucherait frontalement l’ensemble des salarié·es, et parmi eux, les agent·es publiques.
Dans notre collectivité, 56% des agents sont des femmes. Or, cette réforme, comme l’a reconnu récemment le ministre chargé des relations avec le parlement, touchera plus les femmes que les hommes. Des femmes qui sont plus nombreuses à temps partiel que les hommes, temps partiel qui là encore affectera leur départ en retraite.
Pour mémoire, dans notre collectivité, seulement 73% des femmes sont à temps plein (contre 92% des hommes). Les agent.e.s public.que.s bénéficiant du service actif ou superactif au titre des conditions d’exercice liées à leurs missions devront être en activité deux années supplémentaires.
Les améliorations évoquées des droits des agent.e.s par la mise en place d’une retraite progressive dans certains cas, la conservation des droits liés au service actif et désormais leur portabilité, ne peuvent en aucun cas compenser le recul de l’âge d’ouverture des droits à la retraite ou l’allongement de la durée de cotisation. Dans un contexte déjà particulièrement tendu pour des millions de français, alors que depuis des semaines les agent.e.s de notre collectivité revendiquent une hausse de leur pouvoir d’achat, nous nous opposons à cette réforme inutile et qui va accroître les inégalités.
Pour assurer l’avenir de nos retraites, d’autres solutions existent, comme l’égalité des salaires entre femmes et hommes, l’augmentation du taux de cotisation, ou une meilleure répartition de la richesse et la lutte contre la fraude fiscale.
Nous réaffirmons ici notre attachement au système de retraite par répartition et apportons notre soutien aux agent.e.s de notre collectivité qui resteront mobilisé.e.s demain et dans les prochaines semaines pour s’opposer à cette réforme injuste. Nous devons croire que la mobilisation massive des Angevines et des Angevins le samedi 11 février, mais aussi dans toutes les villes de France, sera entendue. Il ne s'agit pas là d'une expression corporatiste mais bel et bien de l'opinion de toutes les forces sociales qui œuvrent pour la bonne marche de nos entreprises et de nos services.
On nous a refusé lors du dernier conseil municipal la possibilité de lire ce texte, au prétexte que cela n’était pas de la compétence municipale. Pourtant, nous considérons que les élu.e.s locaux.ales ont toute légitimité à interpeller car cette réforme impactera à la fois les agent.e.s de nos collectivités mais aussi les seniors qui seront encore plus nombreux.ses. en situation de précarité, au regard notamment des difficultés à retrouver du travail à partir d’un certain âge.
Silvia CAMARA-TOMBINI, Yves AUREGAN, Claire SCHWEITZER, Sophie FOUCHER-MAILLARD, Bruno GOUA, Marielle HAMARD, Stéphane LEFLOCH, Elsa RICHARD, Arash SAEIDI, Céline VERON
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