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Passage en zone tendue

Délibération :


Délibération - Classement en zone tendue
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Vidéo de son intervention ici


Intervention de Bruno GOUA :


Je pourrais dire que cette délibération ressemble à un mot d’excuse d’un collégien rendant son travail en retard, que vous vous êtes longtemps abrité derrière des explications conjoncturelles pour justifier les difficultés de logement sur notre territoire, que vous avez toujours écarté les propositions de la minorité.


Je pourrais dire cela mais ce ne serait pas à la hauteur de l’enjeu.


Le modèle français du logement, la norme, est que tout le monde doit être logé et bien logé. Le marché n’y parvenant pas toujours, des mécanismes sont mis en place.


Schématiquement, cela prend 2 formes, la première c’est celle de soutenir l’offre, avec le soutien au parc social, à l’investissement locatif, à l’accession à la propriété. La seconde c’est la dimension sociale de « droit au logement ».


Ce modèle est aujourd’hui en échec, le logement est devenu l’un des points de fragilité de la société française. Le rapport 2023 de la fondation Abbé-Pierre est sans appel. L’inaction des gouvernements successifs d’Emmanuel MACRON depuis 2017 dans ce secteur est criante.


Cette crise touche d’abord les plus démunis mais les classes moyennes n’arrivent également plus à se loger à des prix raisonnables. Les étudiants peinent à trouver des résidences, les personnes âgées sont en manque d’habitats adaptés à leurs besoins.


Tous les leviers doivent être activés pour passer cette crise, Le passage en zone tendue en est un. C’est un levier que nous vous avions proposé d’activer il y a plusieurs années. Mais Cela ne sera pas suffisant.


Pour s’attaquer à ce fléau il faudrait un choc de l’offre. Mais le secteur de la construction est en berne : construire 500 000 logements par an serait nécessaire pour couvrir les besoins des Français. Les bonnes années, on est à 375 000 (l’an dernier 237 286). Alors que les villes sont de plus en plus peuplées, la production de logements neufs ne parvient pas à suivre le rythme.


« Tout le monde veut un beau logement, mais pas à côté de chez soi. On a vu depuis 2020, l’année des municipales, nos chiffres des autorisations diminuer. On a une chute de l’offre »

Aujourd’hui, cette dégringolade de l’offre s’accompagne d’une chute des ventes, considérable, qui inquiète les professionnels du secteur. Cette chute a démarré l’été dernier, s’est accentuée en septembre, et a atteint un seuil inédit en décembre. « Des promoteurs ont fait des mois négatifs », « avec plus de désistement dans les ventes que de réservations. Un phénomène jusque-là inconnu.


« Si on prend des mesures aujourd’hui, les effets de ces prises de décision n’arriveront pas avant 2026 ou 2027. Pour résoudre cette crise, il faut lancer un plan Marshall de la construction de logements »


L’État, lui, dit qu’il en fait déjà beaucoup pour soutenir le logement, il aide à hauteur de 38 milliards d’euros …Mais la fiscalité du logement rapporte 90,5 milliards d’euros

Au plan local, notre agglomération est une de celles dont le coût pour se loger a le plus augmenté ces dernières années. Vous tenez un discours ambivalent. D’un côté vous parlez d’attractivité, de poids démographique, de l’autre vous dites «Je ne vais pas pousser la construction sur notre territoire. La vision que nous défendons, c’est celle d’une ville à taille humaine​, Une densité excessive, cela ne serait plus Angers. Un étalement excessif, ça ne serait pas non plus Angers​ »


« Nous sommes à la mode, nous sommes attractifs, les gens ont envie de venir, peut-être, mais nous n’utiliserons pas nos réserves foncières pour aller faire du logement »

Les ménages, dont le coût pour se loger est aujourd’hui le premier poste de dépenses, sont étranglés par l’inflation des prix alimentaires, de l’énergie. La hausse des taux d’intérêt dont on sait aujourd’hui qu’elle va s’accentuer dans les mois à venir, a sifflé la fin de la folie spéculative. Le secteur bancaire, en difficulté, resserre l’accès au crédit.


Si on ne veut pas densifier, si on ne veut pas faire d’étalement urbain, que fait-on ? On observe, on constate ? On jette la pièce en l’air en espérant qu’elle va tomber du bon côté ?

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