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Photo du rédacteurAimer Angers

Point sur la relation entre Bamako et Angers

Monsieur le Maire, Monsieur l’adjoint

J’ai hésité à intervenir sur un sujet qui n’est certes pas à l’ordre du jour mais qui a fait l’actualité la semaine passée. A savoir le Mali et plus proche de nous, la coopération Angers Bamako.

Vous connaissez mon attachement que je sais partager avec certains d’entre vous (nous avons Mr Le Maire par le passé appris à nous connaître notamment autour de ce dossier Bamako) mais surtout avec de nombreux angevin.e.s investis dans des associations œuvrant pour Bamako.


Alors, bien sûr, depuis des mois, je suis particulièrement triste de ce qui s’y passe et je ne referai pas l’historique des derniers mois ce soir.


Triste bien sûr pour tous ceux qui subissent la situation à Bamako et je pense notamment à tous ceux qui sont morts dans certaines zones tendues du Mali, qu’ils soient maliens ou français.


Triste aussi pour l’ensemble de la population malienne qui subit au quotidien cette situation et risque de souffrir des récentes annonces faites par les gouvernements Malien et français.

Triste enfin pour la coopération décentralisée avec le Mali et, en premier lieu, pour la coopération qui unit nos villes depuis 1974.


Comme l’a écrit un journaliste malien la semaine dernière : « La tension refait surface entre le Mali et la France. Les deux pays, depuis une semaine, prennent des mesures de rétorsion réciproques. Et les victimes, ce sont les pauvres populations maliennes qui ne cherchent qu’à vivre et à manger à leur faim.”


Passée la tristesse face à cette situation, je voudrais revenir sur les annonces que nous avons découvertes dans la presse mercredi dernier concernant la coopération Angers Bamako, dans un article de presse titré « Angers suspend son aide au Mali. » Article qui bien sûr a déjà parcouru les 5000 kms nous séparant du Mali et a déjà été repris par des journalistes sur place.


Permettez-moi d’abord de regretter qu’à aucun moment nous n’ayons été contacté, sollicité tout comme d’ailleurs vos partenaires maliens avant de diffuser une information si importante. (j’ai toujours dit ici mon attachement pour ce dossier, et ma disponibilité)

Ensuite, je regrette aussi que cette annonce ait été aussi rapide, alors même qu’aucune collectivité n’a fait d’annonce similaire, à ma connaissance, alors même que l’ambassade -certes sans ambassadeur, ce que je regrette- est toujours ouverte et active, et que l’institut français du Mali est lui aussi toujours en activité.


Et d’ailleurs, je vois un paradoxe entre le communiqué de la ville et celui signé par Mr Pilet au titre de ses responsabilités au sein de Cités Unies France. Dans ce communiqué, vous écrivez


« quand les relations entre les Etats sont altérées ou rompues, les partenariats de coopération décentralisée permettent de maintenir le lien entre les populations, de territoire à territoire. »


et je partage totalement ces propos. Les collectivités doivent pouvoir jouer un rôle dans l’apaisement entre nos territoires. Notamment parce qu’on a une proximité avec les populations. Les collectivités peuvent jouer un rôle pour faciliter le rapprochement.

Il est fait allusion dans ce communiqué de CUF à une rencontre prévue début décembre, et dans la foulée une rencontre avec le ministère des affaires étrangères, pourquoi ne pas avoir attendu qu’elle ne se tienne pour prendre une telle décision ?


Vous évoquiez par ailleurs dans la presse une rencontre qui devait se tenir ce jour avec les associations et les services concernés. Peut-on avoir ce retour ? Et plus concrètement, peut-on savoir quels impacts cette suspension de l’aide annoncée va prendre dans les prochains jours ?


Je conclurai en admettant qu’effectivement nous savons tous combien la coopération avec Bamako surtout depuis 2011 est loin d’être un long fleuve tranquille (contrairement d’ailleurs au fleuve Niger !) mais je reste convaincue qu’une histoire d’amitié comme celle qui unit nos deux villes, qui a permis la mise en place de centres de santé communautaires toujours en place, de centre de lecture équivalents d’école maternelle toujours très actifs, de châteaux d’eau, de quai pour les déchets, qui a permis aussi des échanges très forts entre jeunes bamakois et angevins, entre les associations, entre nos hôpitaux avec de nombreux médecins formés à Angers et j’en passe, cette coopération mérite qu’on ne se précipite pas et qu’on maintienne un dialogue constant avec nos partenaires sur place et ici, avec l’ensemble des autres villes jumelées avec Bamako pour continuer d’œuvrer au rapprochement entre nos deux peuples, mis à mal ces derniers temps pour des raisons géopolitiques qui nous dépassent.

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