Délibération:
Intervention de Stéphane LEFLOCH :
D’abord vous dire que nous sommes en accord total avec vous pour ce qui concerne l’objet de cette délibération. En revanche, ce que nous regrettons vivement c’est l’objectif que vous affichez. Nous pensons en effet que cet objectif conduit l’objet tout droit dans une impasse, au sens propre comme au figuré.
Donc, sommes donc favorables à l’objet de cette délibération puisqu’il s’agit de récupérer la maitrise de voies de chemin de fer désaffectées. Ces espaces libérés sont indéniablement une aubaine parce qu’ils nous sont livrés clés en main et de surcroit couvert d’arbres propices à ralentir le cycle de l’eau. Juste évoquer à ce sujet que nous savons combien il est bénéfique de replanter des haies arborées en campagne notamment pour marquer les espaces et bien là nous récupérons des haies de ville, ce sont en effet de véritables corridors verts aptes à faire respirer les espaces urbains denses.
En conséquence de quoi, il nous semblerait idéal d’avoir l’objectif de transformer ces espaces récupérés en voies vertes ouvrant des perspectives vers Écouflant au nord et vers Évantard, jusqu’au collège Debussy au sud. Il faudrait pour cela, dès maintenant, compléter l’étude prévue ici en intégrant le tronçon de voie désaffecté qui permettait aux trains de passer sous l’autoroute A11. Resterait ensuite à négocier quelques mètres actuellement en friche en périphérie nord des 20 hectares de l’emprise SCANIA. Insistons sur ce passage inutilisé sous l’autoroute qui est en effet une aubaine en matière de voie verte puisque nous sommes tous bien conscient que le franchissement d’obstacle de cette nature peut couter très cher.
Vous avez en outre affiché récemment en commission l’ambition légitime de créer une vélo route afin de relier Écouflant à Angers. Vous en avez l’amorce ici, pour un coût dérisoire. Même si au final si vous choisissez de privilégier un autre itinéraire, le potentiel de ces voies désaffectées reste intact puisqu’il faut obligatoirement en matière de voies vertes créer un maillage serré. Ceci est un enjeu majeur pour les déplacements en ville mais c’est aussi le moyen de recomposer de la biodiversité, plutôt que des grillages, des murs, des impasses et du goudron.
Venons-en maintenant à l’objectif que vous affichez dans cette délibération. Il s’agit, à vous lire, de permettre à certaines des entreprises qui bordent ces espaces désaffectés d’agrandir leur arrière-cour sur une bande de 10 mètres. Dix mètres à la condition qu’il n’y ait pas un conflit de voisinage. Nous sommes donc là très loin du potentiel urbain que je viens précédemment de vous décrire.
Suite à la récupération de cette bande de terrain par les entreprises, de deux choses l’une, soit elles maintiendront la végétation afin de proposer un ilot de fraicheur à leur personnel mais alors dans ce cas inutile de se lancer dans une telle opération car c’est exactement ce que nous proposons de faire. Et d’ailleurs, à ce titre, je me réjouis que la municipalité d’Écouflant ait fait déjà fait une partie de cette reconquête dans le prolongement au nord de ce cheminement.
Soit à l’inverse l’entreprise érigera des barrières, coupera les arbres et bétonnera le tout. Et c’est exactement ce qu’une entreprise a déjà fait, sur une portion de cette voie désaffectée, surement parce que c’est la seule qui doit disposer d’une convention d’occupation auprès de la SNCF.
En fait, je parle de cette entreprise puisqu’il est apparu en commission que c’est à la suite de sa demande pressante que nous devrions abandonner ce potentiel de trame verte. Pourtant, en tant que collectivité nous apprenons durement ce qu’est le ZAN. Il est indispensable que les entreprises nous accompagnent dans cet effort visant à stopper le grignotage et je suis d’ailleurs persuadé qu’elles sont prêtes à le faire.
En outre pour ce cas précis j’ai un doute certain sur le fait que l’avenir économique des entreprises concernées par cette récupération puisse dépendre de l’acquisition d’une bande de 10 mètres à l’arrière de leurs locaux.
Monsieur le président, monsieur le vice-président, mesdames et messieurs ce que nous souhaitons simplement c’est que cette délibération soit reprise afin qu’elle soit élargie au-delà du seul objectif économique. Cela permettrait d’évaluer si le gain économique est supérieur au gain en termes de mobilité pour notre population. En d’autres termes si, dans ce cas précis, l’intérêt de quelques-uns doit primer sur l’avenir de beaucoup d’autres en matière de déplacement, d’artificialisation des sols et de santé pour l’écosystème local.
Retrouvez son intervention vidéo ici
Comments