Monsieur le maire, chers collègues
Ils sont 18, 18 enfants que l’Etat a laissé dormir à la rue la semaine dernière et qui ont trouvé protection auprès de citoyens qui ont ouverts leur porte.
C’est une information factuelle, des chiffres révélateurs et imparables : mardi 20 septembre à Angers, 115 saturé, restent sans hébergement et repérés par les associations : 9 familles, 15 parents dont des femmes seules, et 18 enfants dont le plus jeune a 9 mois.
Nous refusons cette situation, elle est indigne, inhumaine, inacceptable et nous demandons, nous vous demandons de partager notre colère.
Nous demandons, que notre collectivité jamais ne s’habitue et interpelle systématiquement les services de l’Etat pour que ces familles soient mises à l’abri.
Nous demandons, nous vous demandons, que soient mises en place des solutions pérennes, et efficientes d’hébergements, garantes de stabilisations des parcours et d’intégration sociale comme cela se fait dans d’autres municipalités : inspirées du modèle d’occupation des espaces libres type grands voisins parisiens. Ces solutions répondent aux besoins et aux droits fondamentaux : santé, emploi, alimentation, éducation, culture …
A Angers, par exemple, les locaux de l’AFPA qui vont accueillir les familles ukrainiennes pourraient être utilisés. Et nous le savons, l’accueil est possible, il a été fait pendant le confinement, le bilan de l’hébergement systématique nous enseigne qu’il a été positif dans les parcours des personnes sans-abris : scolarité en réussite pour les enfants, possibilité d’aller vers l’emploi pour les parents.
Et c’est une réponse évidente à ceux qui pensent que cette compétence n’est qu’exclusivement celle de l’Etat ; Soyons, nous, inventifs et courageux.
A d’autres qui nous opposeraient le lancinant argument de l’appel d’air, nous répondrons que ces familles sont, d’abord et avant tout sur notre territoire, que l’accueil inconditionnel n’est en aucun cas un danger, que beaucoup sont en situation régulière, comme cette famille domiciliée à Angers, détentrice d’une carte de séjour de 10 ans dont le fils de 5 ans est scolarisé en CP, son père travaille, lui, à la régie de quartiers. Beaucoup ne devraient plus relever du dispositif de l’hébergement d’urgence mais le constat est dramatiquement là, ces familles sont à la rue.
Monsieur le Maire, notre collectivité peut protéger ces femmes, ces hommes, et ces enfants, elle a le devoir de leur rendre leur dignité, c’est notre devoir d’humanité.
Comments