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  • Photo du rédacteurAimer Angers

Reconstruction de la tribune Saint Léonard du stade Raymond KOPA

Longtemps, les villes ont soutenu financièrement, parfois au-delà du raisonnable, leurs clubs de football, y trouvant un vecteur de popularité et de dynamisme. Les retombées médiatiques d’un club de Ligue 1 sont incomparables.


Ces dernières décennies, de nombreuses lois ont été votées pour mettre fin à certaines dérives, des mesures qui ont contraint les clubs à se réinventer, ou à disparaître.


Le 23 avril 2018, le conseil municipal a voté à l’unanimité la conclusion d’un bail emphytéotique avec le SCO d’Angers. Nous l’avons voté parce que c’est un moyen de respecter la législation mais aussi de donner les moyens au SCO de se développer, tout en réduisant l’aide financière apportée par notre collectivité.


Le stade Jean-Bouin, désormais Raymond Kopa, est un vieux stade construit en 1912, qui nécessitait des rénovations lourdes, des mises au goût et à la législation du jour. En 2008, un candidat aux municipales parlait même de construire un nouveau stade en périphérie, «Aller mettre 30millions d'euros dans un site enclavé sans parking, c'est gaspiller l'argent public!», disait-il.


Ici, il ne s’agit plus d’argent public mais d’argent privé: 30 millions c’est la somme que va investir SCO Invest dans la tribune qui est l’objet de cette délibération, si l’on ajoute le montant des aménagements liés.


Quel est l’objet de cette délibération? Une aide de la ville de 1 Million d’euros sur ce projet, soit 3% du montant global. La question que l’on se pose ici c’est: «qu’aurait dû faire la ville si elle devait assumer aujourd’hui l’entretien de ce stade? Et combien cela nous coûterait-il?». Poser la question c’est y répondre.


Autre interrogation «L’argent public doit-il intervenir dans un sport qui est celui de tous les excès, les excès financiers, les excès passionnels aussi ?


Dernière controverse: avant de voter cette délibération, dois-je tenir compte de l’état des finances du SCO? Bénéficiaire en 2018, échappant de peu à la rétrogradation par la DNCG en 2020, sous contrôle en 2021. Doit-on pénaliser les bons gestionnaires et absoudre et renflouer les mauvais, établir une prime à la médiocrité de gestion? Est-ce un bon message à envoyer? Nous connaissons des spécialistes des pertes qui qui comptent toujours sur les deniers publics pour assurer leurs trains de vie.


Lorsque nous votons une subvention, c’est parce que nous la croyons légitime, motivée, elle n’est pas liée à des résultats financiers, mais à un projet. Parce qu’il s’agit ici d’accompagner un investissement sur une propriété de la ville, nous voterons donc cette délibération.


Pour finir, je n’éluderai pas le sujet des violences et harcèlements sexistes et sexuels, qui ne doivent pas être liées à une délibération ou une personnalité. Roselyne BACHELOT a annoncé le conditionnement du versement de subventions au respect d’un certain nombre de critères de prévention et de traitement des violences sexuelles. Il ne s’agit pas de demander le remboursement de subventions versées mais de conditionner le versement de subventions à des engagements.


  1. Etre en conformité avec les obligations du code du travail en matière de prévention contre le harcèlement et les violences à caractère sexuel.

  2. Créer un dispositif interne de signalement efficace et traiter chaque signalement reçu.

  3. Former dès 2022 la direction, les encadrants, la DRH et les personnes désignées référentes au recueil de la parole et à la gestion des subventions de VHSS.

  4. Sensibiliser formellement les équipes et organiser la prévention des risques.

  5. Engager un suivi et une évaluation des actions en matière de lutte contre les VHSS.

Notre collectivité pourrait s’engager dans une démarche similaire et adaptée, nous serions bien sûr signataires d’une délibération qui s’attaquerait à ce fléau. Cela demande des moyens, de mise en place, de suivi.


En gardant à l’esprit que les subventions que nous versons sont en très grande partie versées à des personnes morales, pas à des individus. Emettre la menace de l’exigence du remboursement d’une subvention, mettant potentiellement en danger l’existence d’une structure, pourrait être contre-productif et ne pas aider à la libération de la parole, déjà très difficile.


- Bruno GOUA -

Conseil Municipal novembre 2021

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