Délibération :
Intervention de Céline VERON :
En commission, nous avons dit que cette délibération nous semblait aller dans le bon sens pour plusieurs raisons : cette nouvelle grille tarifaire, avec son tarif solidaire, ne pénalise pas les familles les plus modestes. Ensuite, la possibilité de la réservation à la demande permettra sans doute la réduction du gaspillage alimentaire, avec la possibilité de ne pas se faire facturer le repas si l’enfant est malade (Même si nous savons tous que c’est souvent le matin que nous découvrons que les enfants sont malades et non pas 48h avant). Enfin, l’augmentation globale du cout annoncé à 3,5 % malgré l’inflation.
Pourtant, Madame, nous voterons contre cette délibération et ce pour plusieurs raisons :
Nous maintenons l’alerte que nous avions posée sur les opérations à effectuer en ligne, la dématérialisation provoque (révèle) la fracture numérique et il faudra sans doute un accompagnement réel sur le long terme pour que toutes les familles soient en capacité de maitriser l’outil et ne se retrouvent pas en difficultés.
Nous ne comprenons pas non plus que la disparition de la différence entre un tarif pour enfant de maternelle et enfant d’élémentaire. Est-ce que les enfants mangent la même quantité qu’ils aient 5 ans ou 10 ans ? Nous ne le croyons pas !
Difficultés également et augmentation d’une certaine forme de charge mentale pour les familles maintenant obligées de s’organiser en repas à l’unité, semaine par semaine plutôt que de choisir un forfait à l’année.
Enfin, en prenant en compte ce que la définition de la tarification solidaire veut dire, nous arrivons à la conclusion que ceux qui peuvent payer un peu plus, avec cette nouvelle grille, le peuvent vraiment beaucoup plus ! et que le budget de ces catégories de familles sera plus que largement impacté.
Un impact plus important d’ailleurs pour les familles dont les enfants sont en maternelle puisque l’augmentation touchera les QF à partir de 300, pour des QF de 800 en élémentaire. Une augmentation qui s’ajoutera à toutes celles déjà subies par les familles en ce moment : le coût de la vie, de l’énergie, de l’essence…
Quand est-il, alors réellement pour ces familles, par exemple une famille ou les parents ont chacun un salaire, des familles des classes populaires moyennes ? Les calculs que nous faisons, avec la suppression du forfait n’aboutissent pas à ceux que vous nous présentez.
Prenons par exemple une famille de 3 enfants dont 2 sont en élémentaire et 1 en maternelle dont le QF est de 850. Prenons le coût pour 1 mois : le budget de cette année est de 125 ,2 euros pour les 2 grands et de 59.66 euros pour celui en maternelle.
Cette famille fonctionne au forfait 4 jours. Avec la nouvelle tarification, pour les deux ainés les parents débourseront : 152.64 Euros soit une augmentation de 23% auquel se rajoutera les 76.32 euros de leur enfant en maternelle.
Autre exemple pour une famille avec 1 enfant en élémentaire et un en maternelle et un QF de 1300 au forfait mensuel 4 jours pour cette année scolaire.
Budget cantine en 2022/23 : 1243.20 euros annuel
Budget 23/24 : 1589.80 euros soit une augmentation de 27.87% annuel
Une tarification au forfait était donc bien plus bénéfique aux familles, l’uniformisation du tarif entraine une double peine pour les familles avec de très jeunes enfants (un en PS et l’autre en GS par exemple) La FCPE demande sur ce sujet un engagement financier fort des collectivités, notre collectivité décide de le faire porter aux familles des classes moyennes. C’est une certaine forme de solidarité, elle n’est pas équitable !
Le papier d’emballage de cette délibération est certes attrayant, des éléments vont dans le bon sens mais avec un goût d’inachevé et surtout la réalité des chiffres qui ne laisse aucun doute sur le fait que des familles vont encore devoir faire le choix de réduire certains postes de dépenses pour continuer d’inscrire leurs enfants à la cantine.
Son intervention en vidéo ici
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