Rapport 2022 - 2023 :
Intervention de Marielle HAMARD :
Mes chers collègues,
Difficile de ne pas commenter ces projets de quartiers, sans penser aux évènements qui se sont passés il y a de cela 3 semaines. Je rappelle ici que nous condamnons les dégradations des bâtiments publics offrant un service à l’ensemble de la population, rappeler notre soutien aux particuliers qui ont vu leur lieu de travail et/ou leurs véhicules personnels être dégradés par ces violences.
Cette violence sociale révèle, dans notre ville comme dans d’autres d’ailleurs, des problématiques profondes qu’aucune politique n’a encore réussie ni à endiguer, ni à diminuer.
Comment corriger des inégalités enkystées dans notre ville ?
Nous le voyons très rapidement à partir des données de ces projets de quartier, la politique du logement notamment par l’attribution des logements sociaux est un marqueur social de nos quartiers. Depuis des décennies, nous essayons de favoriser la mixité sociale afin d’apporter des réponses. Dernièrement la volonté du Président de la République de désengager l’État de l’attribution des logements sociaux est en ce sens un mauvais signal pour poursuivre le chemin de la mixité sociale et aura un impact très concret et direct sur la vie de nos quartiers angevins.
Lors de notre commission préparatoire au conseil, je vous ai interpellé Monsieur le Maire sur le souhait que notre assemblée dans les quartiers comme nous l’avions fait en 2021 pour Belle-Beille et Monplaisir. Votre première réponse a été de me dire que ces conseils s’inscrivaient dans le cadre de l’ANRU. Je vous invite Monsieur le Maire à venir avec moi dans les quartiers d’effectuer un micro-trottoir et demander aux 20 premières personnes que nous croiserons dans l’espace public, ce que signifie l’ANRU. ..
Vous comme moi, nous connaissons déjà à l’avance le résultat qui sera sans équivoque…
J’aborde cela ce soir, car je suis persuadée (comme un certain nombre d’entre vous je l’espère) que la déconnection entre les politiques publiques menées et la vie quotidienne de citoyens s’accroit et est une des causes des violences que nous avons eu. Nous devons inlassablement aller avers celles et ceux qui se sentent abandonnés, délaissés, notamment par l’organisation de nos assemblées pour retricoter ce tissu social déchiré. De nombreuses politiques publiques sont mises en place afin d’aller vers celles et ceux qui nommés « invisibles ». Ce terme est déjà une violence en soi, il n’y a personne d’invisible au sein de notre République.
Mettre en avant les espaces de dialogue, de con-construction, de concertation, comme l’a dit ma collègue silvia camara tombini lors du dernier conseil en remettant l’accompagnement social, la réhabilitation sociale au même niveau que la rénovation urbaine. Redonner une place centrale aux personnes pour lesquelles nous décidons, par l’installation des différents espaces de dialogue, les conseils de quartier bien sur mais ce n’est pas suffisant,… en regardant de plus près les différentes thématiques qui sont travaillés au sein des conseils de quartier, les mobilités sont souvent abordées, pourquoi ne pas proposer un espace collaboratif à l’échelle de la ville.
Lors de ces derniers évènements les jeunes et les familles ont été beaucoup critiqués, mais qu’avons-nous à leur proposer comme instance / espace d’échanges et de dialogue ? La conférence des familles est bien évidemment présente mais très axé sur les premiers âges de la parentalité (espace néanmoins important mais qui ne peut pas englober les différentes problématiques que des familles rencontrent).
Intervention en vidéo ici
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